Ces abrutis qui vont aux corridas...

2 septembre 2012... Je suis de retour au pays basque...Il y a une corrida à Bayonne. J'ai toujours dit que je n'irais jamais voir un tel spectacle, et pourtant j'ai pris un billet... pour savoir ce que c'est vraiment. Je me rassure.... il parait que la mise à mort est interdite en France... il va y avoir de l'ambiance comme à chaque fois qu'il y a une fête au pays basque. Je vais pouvoir faire des photos, pleines de couleurs... Je ne me doutais pas que je verrai autant de rouge...le rouge du sang des taureaux.
J'ai une place numérotée, je suis coincé sur mon gradin pour 2 h 30 de grand "spectacle".... Plutôt bien placé, même si j'ai un poteau qui me coupe un peu la vue, pas très loin de la loge officielle où ces belles dames ont posé leur honorable fessier sur une chaise contrairement aux autres spectateurs assis sur le ciment. Les habitués n'ont pas oublié leur coussin...
Les hauts parleurs lancent le célèbre "Aviron bayonnais" repris par la foule. Puis... silence... je m'attendais à des annonces au micro, non rien de cela... Le défilé commence..., les toréros, les bénévoles, les chevaux carapaçonnés, une espèce d'attelage qui a tout des corbillards qu'on voyait encore dans nos campagnes jusqu'à la fin des années 50.
Puis l'arène se vide et le premier taureau entre.... en pleine forme, courant partout. Pauvre bête...heureusement qu'il ne sait pas ce qui l'attend et dans quel état il sera 30 minutes plus tard.
Puis les toréros entrent en action....Pas les stars, non...les simples petits toréros qui n'ont pas réussi à percer et qui ne feront jamais les têtes d'affiches. Ils sont là pour chauffer l'animal, l'exciter, lui lancer quelques banderilles qui font couler les premières gouttes de sang.... Puis arrivent les 2 affreux sur leurs chevaux. Et tout leur art est de casser les tendons du cou de l'animal pour qu'il ne puisse plus relever la tête. Comme ils ne sont pas toujours très doués, ils doivent s'y reprendre à plusieurs fois..Et le sang coule....

C'est le moment de l'entrée en scène de la première star....en fait un jeune toréador mexicain de 19 ans qui "prend l'alternative". Cette expression fait partie du vocabulaire de la tauromachie que seuls les experts connaissent...mais c'est quelquefois en utilisant des mots compliqués qu'on masque la dure réalité de ce qui se passe dans l'arène. Le jeune mexicain continue d'exciter le taureau déjà à moitié groggy et ruisselant de sang.... "combat" inégal d'un homme contre un animal blessé qui fonce sur la cape rouge sans penser que le réel danger c'est le mec qui tient la cape.
torero
Un bon moment.... Le torero glisse, dérape et tombe.... va-t-il se faire piétiner par le taureau... J'avoue que je me suis pris à l'espérer. Tout le monde se précipite pour détourner l'attention du taureau...Le jeune se relève et le jeu continue...jusqu'à ce que le taureau épuisé s'écroule..... Moments d'euphories dans l'arène pleine à craquer, la foule est debout, applaudissant sans fin.... Pour ma part je reste assis, coincé entre tous ces gens et je suis content d'avoir ce foutu poteau pour me cacher et ne rien voir.
Moment surréaliste... Les spectateurs sortent un kleenex blanc et l'agitent..... demandant par là, la grâce du taureau. Pauvre bête... est-elle encore vivante ???
Voilà d'ailleurs que s'avance le char funèbre qui vient chercher le corps du taureau...sous les huées de la foule. Puis..le torero fait un tour triomphal de l'arène tenant à la main les 2 oreilles de l'animal.

6 fois j'ai du subir ce même spectacle.... Il est très difficile de sortir sans gêner un grand nombre de gens qui n'ont pas envie de perdre une miette de ce si beau "spectacle". Alors je reste jusqu'à la fin.... Les gens se disent au revoir et vivement la prochaîne.... Mais qu'ont-ils dans la tête ces abrutis pour apprécier un tel spectacle barbare, cruel et dont je cherche toujours l'intérêt.

Jean-Yves Le Du
Des images qu'on ne voudrait plus voir :


Corrida Bayonne, anti-corrida, non aux corridas



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